La revue de médecine interne 24 (2003) 165–171
Altérations des rythmes du sommeil dans la maladie d’Alzheimer
Sleep rhythm disturbances in Alzheimer’s disease
a Service de médecine gériatrique, centre hospitalier universitaire Bichat, Claude-Bernard, 46, rue Henri-Huchard, 75877 Paris cedex 18, Franceb Centre de pharmacologie clinique, CHU de Clermont-Ferrand, BP 69, 63003 Clermont-Ferrand cedex 1, France
Reçu le 9 avril 2002 ; accepté le 17 septembre 2002
Résumé Propos. – Les perturbations du rythme veille–sommeil rencontrées dans la maladie d’Alzheimer sont proportionnelles à la sévérité des
troubles cognitifs et conduisent souvent vers une institutionnalisation. Ces perturbations sont également une cause majeure de mésusage demédicaments psychotropes. Dans cet article nous abordons les modifications physiologiques liées à l’âge ainsi que les changementspathologiques en rapport avec la maladie d’Alzheimer et proposons une approche thérapeutique chronobiologique. Actualités et points forts. – Chez les patients atteints de la maladie d’Alzheimer on retrouve des altérations importantes du rythme
circadien de l’alternance veille–sommeil. Ils présentent souvent un état d’impatience et de déambulation la nuit et un état de somnolence et deralentissement le jour. Ces troubles deviennent de plus en plus prononcés avec l’évolution de la maladie. Au niveau de l’architecture dusommeil, comparés aux sujets âgés non déments, ces patients présentent une diminution du sommeil lent profond et du sommeil paradoxalavec une augmentation du nombre et de la durée des éveils intra-sommeils. Les perturbations veille–sommeil chez le sujet âgé et plusparticulièrement chez le sujet qui présente une démence de type Alzheimer peuvent être en rapport avec des dysfonctionnements à différentsniveaux : diminution du nombre ou de la perception des synchroniseurs externes, perte d’activité mentale et physique, modificationsanatomiques et neurobiologiques liées à l’âge ou à la maladie avec une perte de fonctionnalité des horloges biologiques internes. Perspectives et projets. – Chez les patients atteints de la maladie d’Alzheimer, le traitement des troubles du rythme veille–sommeil fait
souvent appel aux psychotropes sédatifs qui altèrent l’architecture du sommeil et aggravent les perturbations cognitives. Une approchechronobiologique avec photothérapie, administration de la mélatonine, diminution du temps passé au lit et augmentation des activités diurnespeut constituer une alternative thérapeutique intéressante. Ces traitements ont pour but d’améliorer le sommeil et l’activité diurne d’oùdécoulent la qualité de vie des patients.
2003 Éditions scientifiques et médicales Elsevier SAS. Tous droits réservés. Abstract Purpose. – Sleep-wake rhythm disturbances observed in Alzheimer’s disease are correlated with the severity of cognitive impairment and
often result in institutionalization. These disturbances are also a major cause of psychotropic medication misuse. We report age-relatedphysiologic and disease related pathologic changes in sleep-wake rhythms and propose chronobiological treatment approaches in patients withAlzheimer’s disease. Current knowledge and key points. – Alzheimer patients show a greater breakdown of the circadian sleep-wake cycle compared to
similarly aged non demented controls. Demented patients spend their nights in a state of frequent restlessness and their days in a state offrequent sleepiness. These sleep-wake disturbances became increasingly more marked with progression of the disease. The architecture ofsleep in Alzheimer’s disease is marked by further decreases of slow wave sleep (SWS) and rapid eye movement (REM) sleep, and increasesof time and frequency of awakening compared to age-matched control subjects. The sleep-wake disturbances in elderly people and particularlyAlzheimer patients may result from changes at different levels: a reduction of environmental synchronizers or their perception, a lack of mentaland physical activity, an age or disease related anatomical changes with loss of functionality of the biological clock(s).
* Auteur correspondant. Adresse e-mail : [email protected] (F. Onen).
2003 Éditions scientifiques et médicales Elsevier SAS. Tous droits réservés. PII: S 0 2 4 8 - 8 6 6 3 ( 0 2 ) 0 0 0 1 8 - 8
F. Onen, S.-H. Onen / La revue de médecine interne 24 (2003) 165–171Future prospects and projects. – In Alzheimer patients, controlling sleep-wake disturbances with sedative drugs often increases both sleep
disturbance and cognitive dysfunction. A chronobiological approach with bright-light therapy, melatonin administration, restricted time inbed, and diurnal activity may be an interesting therapeutic alternative in the management of sleep-wake disorders in Alzheimer patients. Theaim of these therapeutics is to improve sleep and diurnal activity and consequently to increase the quality of life in Alzheimer patients.
2003 Éditions scientifiques et médicales Elsevier SAS. All rights reserved. Mots-clés : Sommeil ; Rythme veille–sommeil ; Maladie d’Alzheimer ; Chronothérapie
Keywords: Sleep; Sleep-wake rhythm; Alzheimer’s disease; Chronotherapy
1. Introduction
rythmicité endogène propre dont la période est de l’ordre de25 h et qu’après un certain temps, les rythmes habituellement
Le sommeil est une fonction physiologique essentielle,
liés entre eux se désynchronisent La rythmicité circa-
rythmique et adaptative. Ainsi, les troubles du sommeil altè-
dienne endogène concerne certaines secrétions hormonales
rent la qualité de vie du sujet âgé et compromettent d’une
(cortisol, mélatonine), les oscillations de la température cor-
façon générale son équilibre physique et psychique
porelle et l’alternance veille–sommeil. Les synchroniseurs
Selon différentes enquêtes épidémiologiques, 40 à 70 %
extérieurs (cycle lumière–obscurité, heures de repas,
des sujets âgés présentent des troubles chroniques du som-
contraintes sociales) sont connus pour ramener la période
meil et seulement 20 % des sujets âgés affirment
endogène du rythme veille–sommeil sur 24 h et pour renfor-
n’avoir aucun trouble du sommeil Les études prospec-
cer la synchronisation des rythmes entre eux. Plus particuliè-
tives à long terme sont en faveur d’une augmentation des
rement, la lumière est un puissant synchroniseur extérieur
plaintes concernant le sommeil et la chronicisation de ces
dont l’effet est indirectement apprécié en dosant la mélato-
plaintes Par ordre décroissant, les plaintes de sommeil les
nine. La mélatonine apporte à l’organisme la notion de pho-
plus souvent rencontrées sont les réveils nocturnes, les diffi-
topériode, de durée du jour et de la nuit. C’est un synchroni-
cultés d’endormissement et le réveil matinal précoce
seur endogène capable de stabiliser et de renforcer les
Chez le sujet âgé dément, les réveils, les agitations et les
rythmes circadiens comme le prouvent les liens étroits entre
déambulations nocturnes sont fréquemment associés à une
rythme veille–sommeil, rythme de la température et rythme
détérioration cognitive et fonctionnelle majeure qui rendent
souvent l’institutionnalisation inévitable Il n’est pas sur-
La physiopathologie de l’altération du rythme circadien
prenant de voir une utilisation accrue de médicaments psy-
lors du vieillissement n’est pas complètement élucidé. Néan-
chotropes sédatifs chez les patients âgés et déments
moins, deux principales conditions semblent être en cause :
Environ 80 % des insomnies du sujet âgé sont chroniques et
d’une part l’atteinte de l’horloge biologique endogène et,
résistent aux hypnotiques classiques De plus, les psy-
d’autre part, la diminution de l’influence des synchroniseurs
externes. Au cours du vieillissement on constate des altéra-
cholinergiques) peuvent altérer la mémoire, plus particuliè-
tions morphologiques et neurochimiques des noyaux supra-
rement dans la maladie d’Alzheimer, diminuer la vigilance
chiasmatiques En ce qui concerne l’influence des
synchroniseurs externes, on distingue ceux qui relèvent demodifications de mode de vie qui sont réversibles et accessi-bles à une prévention et ceux qui relèvent d’une diminution
2. Modifications physiologiques du sommeil chez
de la sensibilité aux synchroniseurs via des déficits neurosen-
le sujet âgé sain
soriels. En effet, le vieillissement est fréquemment accompa-
gné de déficits neurosensoriels (cataracte, rétinopathies,presbyacousie, etc.) et de modifications de mode de vie en
La rythmicité est une propriété intrinsèque des organismes
raison de la disparition ou de la réduction des contraintes
vivants permettant leur adaptation de manière prévisionnelle
socioprofessionnelles. La perte de l’influence des synchroni-
aux changements qui surviennent cycliquement. Le vieillis-
seurs extérieurs induit fréquemment chez le sujet âgé des
sement physiologique s’accompagne d’importantes modifi-
cations des rythmes du sommeil qu’ils soient de type circa-
La modification chronobiologique la plus remarquable
dien (rythmes dont la période est d’environ 24 h) ou de type
chez la personne âgée est certainement l’avance de phase du
ultradien (rythmes dont la période est inférieure à 20 h).
rythme veille–sommeil qui se traduit par un coucher et un
L’horloge biologique circadienne endogène (pacemaker),
réveil qui se font plus tôt que les habitudes socioculturelles.
localisée dans les noyaux suprachiasmatiques de l’hypotha-
Outre cette avance de phase, le point le plus important est
lamus, représente un élément fondamental de régulation phy-
l’expression clinique plus prononcée d’un rythme ultradien
siologique de l’organisme. Les expériences d’isolement tem-
d’activité et de repos connu également sous le nom de Basic
porel complet ont montré qu’il existe chez l’homme une
Rest-Activity Cycle ou BRAC Avec l’avancée en âge, le
F. Onen, S.-H. Onen / La revue de médecine interne 24 (2003) 165–171
BRAC tend à devenir un rythme dominant et se traduit par
neurohormone synthétisée par la glande pinéale (épiphyse)
une augmentation de la propension à l’endormissement
selon un rythme circadien généré par les noyaux suprachias-
diurne ainsi qu’une augmentation du nombre des siestes dans
matiques de l’hypothalamus et entraîné par l’alternance lu-
la journée. Ainsi, le rapport entre l’expression du rythme
mière–obscurité. Le marqueur le plus utilisé de l’horloge
circadien de veille–sommeil et le rythme ultradien d’activité-
circadienne est l’heure de début de la sécrétion de la mélato-
repos semble se déséquilibrer avec l’âge.
nine dans les conditions de luminosité faible (Dim LightMelatonin Onset). Le rythme de sécrétion plasmatique de la
2.2. Organisation interne du sommeil
mélatonine a été étudié en même temps que le rythme activi-té–repos sur une période de 7 j chez 10 patients Alzheimer en
Le vieillissement physiologique s’accompagne de modi-
comparaison à un groupe témoin de 10 sujets non déments
fications de la continuité et de l’architecture du sommeil.
Dans le groupe Alzheimer on constatait une diminution
Le sujet âgé sain s’endort rapidement et son délai d’endor-
de l’amplitude des pics sécrétoires et une diminution globale
missement est comme chez l’adulte plus jeune, d’environ
de la quantité de la mélatonine secrétée. Il y avait une corré-
20 min. En revanche, le sujet âgé s’éveille plus souvent et la
lation positive entre la sévérité des perturbations du rythme
durée d’éveil au cours de la nuit se prolonge ce qui
activité–repos et la réduction d’amplitude de la courbe de
entraîne une baisse significative de l’efficacité du sommeil.
sécrétion plasmatique de la mélatonine ainsi que la diminu-
Après 60–65 ans le sommeil paradoxal (SP) apparaît 50 à
tion de la quantité totale de la mélatonine sécrétée. La méla-
60 min après le début du sommeil Alors que la latence
tonine dans le liquide céphalorachidien a été dosée en post-
d’apparition du SP chez l’adulte jeune non déprimé est voi-
mortem chez 85 sujets avec une maladie d’Alzheimer
histologiquement confirmée et chez 82 sujets témoins appa-
Les modifications de l’architecture sont observées au ni-
riées en âge sans démence et sans maladie neurodégénérative
veau de la macro- et de la microstructure du sommeil. La
Dans le groupe Alzheimer le taux moyen de la mélato-
caractéristique majeure de la macrostructure du sommeil
nine dans le liquide céphalorachidien représentait le cin-
après 60 ans est la diminution du sommeil lent profond
quième du taux du groupe témoin. En outre, dans le groupe
(stades 3 et 4) Cette baisse est compensée par une
Alzheimer les taux les plus faibles ont été retrouvés chez les
augmentation relative du sommeil léger (stades 1 et 2). La
sujets possédant le génotype de l’apoprotéine E e 4.
durée moyenne des épisodes de SP et la densité en mouve-ments oculaires restent stables au cours de la nuit au lieu
Dans les stades évolués de la maladie d’Alzheimer on
d’avoir une évolution linéairement croissante Sur le
retrouve une diminution significative de l’activité locomo-
plan de la microstructure, les ondes lentes delta (< 4 Hz) que
trice diurne et une augmentation de l’activité nocturne avec
l’on observe dans les stades 3 et 4 diminuent en amplitude et
fragmentation du sommeil ainsi qu’un affaissement global de
en nombre. Pendant le stade 2, l’intervalle de temps qui
l’amplitude du rythme activité–repos En outre, contrai-
sépare les deux fuseaux (spindels 12–14 Hz) se raccourcit
rement aux sujets âgés non déments, ces patients présentent
alors que chez l’adulte jeune, ces ondes fusiformes
un retard de phase aussi bien dans l’évolution du rythme de la
suivent un rythme d’apparition qui est de l’ordre de 3 à 6 s
température que celle du rythme activité–repos
La stabilité du rythme veille–sommeil ou du rythme acti-
vité–repos est fortement liée à l’existence d’une activité et
3. Altérations du sommeil chez le patient présentant
d’une forte luminosité environnementale diurnes. Chez les
une maladie d’Alzheimer
patients atteints de la maladie d’Alzheimer, les désordres durythme activité–repos sont souvent associés à une faible
activité diurne et à un état démentiel sévère
Les patients atteints de la maladie d’Alzheimer présentent
Les résultats de ces différents travaux sont en faveur des
fréquemment une impatience et une agitation nocturne sui-
altérations fonctionnelles majeures des noyaux suprachis-
vies d’un ralentissement psychomoteur et d’une somnolence
matiques chez les malades atteints de la maladie d’Alzhei-
diurne. Dans cette affection, les troubles du sommeil et du
mer. Ainsi, les enregistrements actimétriques et les dosages
comportement apparaissent plutôt comme la conséquence
de la mélatonine chez les patients déments révèlent l’alté-
d’un dysfonctionnement des rythmes biologiques endogènes
ration significative du rythme veille–sommeil avec une cor-
et de leur décalage de phase avec les synchroniseurs du
rélation positive entre le stade évolutif de la maladie
milieu extérieur. Comparés aux sujets âgés non déments,
d’Alzheimer et les perturbations du rythme activité–repos
l’examen anatomopathologique des patients atteints de la
(retard de phase, affaissement de l’amplitude et/ou inver-
maladie d’Alzheimer objective une diminution significative
sion du rythme veille–sommeil). Compte tenu des difficul-
du nombre et du volume des neurones des noyaux supra-
tés méthodologiques liées au dosage de la mélatonine dans
chiasmatiques De plus, dans les démences de type
des conditions de luminosité non quantifiée, il est difficile
Alzheimer on retrouve des perturbations de la sécrétion ryth-
d’arriver à des conclusions définitives concernant cette neu-
mique de la mélatonine En effet, la mélatonine est une
F. Onen, S.-H. Onen / La revue de médecine interne 24 (2003) 165–1713.2. Organisation interne du sommeil
mentales et électrophysiologiques effectuées chez l’animalet chez l’homme confortent l’hypothèse d’une implication du
La maladie d’Alzheimer s’accompagne d’altérations sé-
SP plutôt que des autres stades du sommeil dans le traitement
vères de l’architecture et de la continuité du sommeil.
des informations acquises à l’état de veille. Toutes les mé-
Ces patients présentent de nombreux éveils et un grand
moires ne semblent pas être influencées de la même manière
nombre de changements de stade de sommeil au cours de la
par les différents stades de sommeil chez l’homme. Il est
nuit En ce qui concerne l’architecture du sommeil, les
possible que la mémoire procédurale ou implicite soit plus
perturbations majeures correspondent essentiellement aux
vulnérable aux privations de SP que la mémoire de type
diminutions des pourcentages du sommeil lent profond (sta-
explicite ou déclaratif Notamment, chez l’homme la
des 3 et 4) et du SP accompagnées d’une augmentation du
privation totale de sommeil ou la privation sélective du SP
post-apprentissage induit des déficits de rétention des tâches
Contrairement aux sujets âgés sains, dans les démences de
logiques complexes qui font intervenir la mémoire procédu-
type Alzheimer on constate un allongement de la latence
rale ou implicite De plus, la suppression des phases de
d’apparition ainsi qu’une fragmentation du SP et une perte de
SP de début de nuit ou de fin de nuit induirait autant de
l’alternance rythmique du sommeil lent et du SP dans les
perturbations mnésiques que la suppression de toutes les
phases du SP ou la suppression totale du sommeil
L’étude de la microstructure du sommeil objective, avec
Des augmentations de la durée du SP et de la densité des
l’évolution de la démence une diminution du nombre des
mouvements oculaires rapides se produisent dans les nuits
qui suivent l’apprentissage Récemment, les études réa-
Par ailleurs, chez les patients atteints d’une démence de
lisées avec la tomographie à émission de positrons (PET-
type Alzheimer, contrairement aux sujets sains, les privations
scan) ont objectivé une hyperactivité cérébrale pendant le SP
totales de sommeil, les privations sélectives de sommeil lent
dans les régions du cerveau stimulées lors des séances d’ap-
et de SP ne sont pas suivis d’un rebond de sommeil dans les
nuits suivantes Ceci est en faveur d’une perte de la
Chez le sujet âgé non dément, l’organisation interne du
capacité d’adaptation et de récupération du système nerveux
sommeil et d’éventuelles interruptions dans la succession
dans les populations de patients déments avec des altérations
harmonieuse des cycles du sommeil pourrait également per-
turber le processus mnésique Ainsi, dans la maladie
Le déficit du système cholinergique est un des premiers et
d’Alzheimer, les perturbations de la continuité du sommeil
un des plus importants changements biochimiques dans la
en général et les anomalies du SP en particulier peuvent
maladie d’Alzheimer. Cette maladie est caractérisée plus
altérer sévèrement la consolidation mnésique.
particulièrement par une diminution du nombre des neurones
Le SP pourrait être une des cibles les plus sensibles au
cholinergiques. Les perturbations de la continuité et de l’ar-
déficit cholinergique qui caractérise la maladie d’Alzheimer.
chitecture du sommeil, notamment les anomalies du SP peu-
Ainsi, les inhibiteurs de l’acéthycholinestérase qui renfor-
vent s’expliquer en partie par le dysfonctionnement du sys-
cent le système cholinergique dans la maladie d’Alzheimer
tème cholinergique. En effet, le déclenchement et le maintien
pourraient améliorer les processus mnésiques en partie par
du sommeil paradoxal sont sous l’influence du système cho-
leurs effets stimulants sur le SP. En effet, dans une étude
linergique, plus particulièrement des neurones cholinergi-
ouverte, l’administration de 5 mg de donépezil 1 h avant le
ques du tegmentum dorsolatéral au niveau du pont. Deux
coucher aux sujets âgés sains, avait induit une augmentation
autres structures qui jouent un rôle important dans le proces-
de la densité des mouvements oculaires rapides et du pour-
sus d’activation corticale du SP sont d’une part le thalamus
centage du SP tout en diminuant la latence d’apparition du
et, d’autre part, le noyau basal de Meynert. Le noyau basal de
SP De plus, une corrélation positive entre cette augmen-
Meynert envoie de nombreuses projections cholinergiques
tation du SP et la performance mnésique a été retrouvée
vers le cortex cérébral. De plus, la maladie d’Alzheimer
Dans une autre étude contrôlée en double insu contre pla-
s’accompagne d’une perte des cellules nerveuses au niveau
cebo, la rivastigmine 1,25 mg administrée une demi-heure
du locus coeruleus, formation noradrénergique impliquée
avant le coucher avait diminué significativement la latence
dans la genèse du sommeil lent et l’inhibition du SP.
d’apparition du SP chez le sujet âgé sain
4. Sommeil, processus mnésique et inhibiteurs 5. Approche chronobiologique dans la prévention de l’acétylcholinestérase et le traitement des troubles du rythme
Il est maintenant clairement établi que l’élaboration de la
Chez les patients atteints de la maladie d’Alzheimer les
mémoire est un processus dynamique et graduel, se poursui-
troubles du rythme activité–repos en général et les troubles
vant bien au-delà de la phase d’enregistrement initiale. Un
du sommeil en particulier répondent mal au traitements psy-
nombre conséquent d’évidences expérimentales suggère que
chotropes. De plus, l’utilisation des médicaments psychotro-
des processus actifs prenant place pendant le sommeil parti-
pes peut aggraver les troubles existants ou induire des pertur-
cipent à cette élaboration du souvenir. Des études comporte-
bations du sommeil et du comportement. Notamment, les
F. Onen, S.-H. Onen / La revue de médecine interne 24 (2003) 165–171
benzodiazépines peuvent aggraver les troubles respiratoires
surplus de décharges. Utilisant une voie multisynaptique à
liés au sommeil, induire des états confusionnels ou des chu-
travers la moelle épinière, le noyau suprachiasmatique inhibe
tes et altérer les performances mnésiques Les neurolep-
les neurones noradrénergiques du ganglion cervical sympa-
tiques et les antidépresseurs anticholinergiques peuvent être
thique, dont les axones remontent jusqu’à la glande pinéale,
responsables de confusions et d’hypotension orthostatique
où ils activent la synthèse de la mélatonine
avec chutes. Les anticholinergiques peuvent aggraver le dys-
Mishima et al. ont expérimenté la photothérapie mati-
fonctionnement cholinergique et annuler les effets des médi-
nale avec une intensité de 3000 à 5000 lux, pendant 2 h,
caments inhibiteurs de l’acétylcholinestérase. Enfin, la
durant 4 semaines chez 14 patients présentant des démences
grande partie des psychotropes peuvent induire un ralentis-
vasculaires et des démences de type Alzheimer. Le sommeil
sement et une sédation diurne à cause des modifications
et les comportements ont été appréciés par l’équipe soignante
métaboliques et pharmacocinétiques liées à l’âge.
toutes les heures à l’aide d’agendas. Pendant la période de
Dans la mesure du possible, les médicaments psychotro-
photothérapie, il y avait une augmentation significative de la
pes doivent être évités ou utilisés parcimonieusement. De
durée du sommeil total et du sommeil nocturne avec une
plus, dans des études contrôlées il a été démontré que l’acti-
diminution de la durée du sommeil diurne.
vité physique modérée et les activités sociales dans la journée
Plus tard, les mêmes auteurs ont réalisé une étude croisée
chez les sujets âgés améliorent considérablement la qualité
randomisée afin de comparer les effets thérapeutiques de la
du sommeil augmentent le taux de sommeil lent pro-
lumière matinale de forte intensité (5000 à 8000 lux, pendant
fond et améliorent les fonctions mnésiques évaluées par des
2 h) versus lumière ordinaire (300 lux, pendant 2 h) chez 12
tests neuropsychométriques Ainsi, l’approche chrono-
patients déments vasculaires et 10 patients déments de type
biologique réunissant l’administration de la mélatonine, la
Alzheimer sur des périodes de 2 semaines Le rythme
photothérapie et la chronothérapie comportementale est pro-
activité–repos a été évalué par actimétrie. Comparée à la
posée dans la prévention et la prise en charge des perturba-
lumière ordinaire, la lumière forte avait permis de réduire
tions des rythmes du sommeil de ces patients.
l’activité nocturne dans les deux groupes. Néanmoins, leseffets thérapeutiques de la lumière étaient plus marqués chez
les patients présentant une démence vasculaire.
Contrairement aux travaux précédents 10 patients dé-
La mélatonine semble avoir des effets de sédation et de
ments de type Alzheimer présentant une agitation vespérale
synchronisation sur les rythmes biologiques avec possibilité
(sundowning syndrome) ont été exposés à une lumière forte
de régulation du cycle veille–sommeil Pris le soir au
dans la soirée durant 2 h Il s’agissait d’une étude
coucher, la mélatonine semble augmenter le temps de som-
ouverte où une semaine de photothérapie comparée à l’état
meil total et l’efficacité du sommeil en réduisant les éveils
de base avait amélioré le rythme veille–sommeil en augmen-
Une action soporifique a été observée après administra-
Van Someren et al. ont utilisé la photothérapie pendant
tion des doses pharmacologiques de la mélatonine chez les
4 semaines dans une population très hétérogène de 22 pa-
insomniaques âgés avec des faibles taux de mélatonine plas-
tients déments (maladie d’Alzheimer, démence vasculaire,
matique. Il s’agissait d’un travail en double insu où la méla-
démence alcoolique, hydrocéphalie à pression normale).
tonine à libération prolongée 2 mg s’était révélée plus effi-
L’exposition à la lumière était globale dans la journée. L’in-
cace dans les troubles de maintien du sommeil alors que la
tensité lumineuse moyenne journalière à l’état de base était
mélatonine à action rapide avait amélioré les difficultés d’ini-
de 436 lux contre 1136 lux en photothérapie. Le rythme
tiation du sommeil sur une période de 7 j Plus tard, dans
activité–repos a été évalué à l’aide d’actimètres. Le rythme
une étude ouverte, l’administration per os de la mélatonine
activité–repos s’était stabilisé à partir de la 3e semaine de
3 mg, 1 h avant le coucher avait diminué la somnolence
photothérapie. En revanche, l’augmentation de l’amplitude
diurne ainsi que l’agitation diurne et nocturne chez les pa-
du rythme activité–repos n’a pas été observée. Le traitement
s’est révélé efficace seulement chez les patients dont la fonc-
D’une façon générale ces travaux sont en faveur de l’effet
L’action de la photothérapie repose sur la possibilité de
synchronisant de la photothérapie qui semble rétablir les
manipuler l’horloge biologique circadienne. Pour être effi-
perturbations du sommeil et réduire la fréquence des troubles
cace, la photothérapie utilise une lumière blanche (sans infra-
du comportement chez le patient dément.
rouge, ni ultraviolet), de forte intensité, supérieure à
Les modalités d’exposition lumineuse sont extrêmement
2500 lux. La lumière blanche de forte intensité pourrait agir
variables en termes d’intensité et surtout de périodes d’expo-
sur le système circadien en modulant la sécrétion de la
sition (matin, soir, toute la journée). D’une façon générale la
mélatonine. En effet, au sein du système circadien la voie
lumière est appliquée tôt le matin en cas de retard de phase et
rétinohypothalamique quitte le chiasma optique pour entrer
en fin d’après midi ou le soir en cas d’avance de phase du
dans l’hypothalamus et terminer dans le noyau suprachias-
rythme veille–sommeil. L’avance de phase avec endormisse-
matique. L’influence de la lumière sur la rétine produit un
ment précoce et réveil très tôt le matin est fréquemment
F. Onen, S.-H. Onen / La revue de médecine interne 24 (2003) 165–171
rencontré chez le sujet âgé, ainsi la photothérapie le soir,
Middelkoop HA, Kerkhof GA, Smilde-van den Doel DA, Ligthart GJ,
inhibant le début de la sécrétion de la mélatonine semble
Kamphuisen HA. Sleep and ageing: the effect of institutionalizationon subjective and objective characteristics of sleep. Age Ageing 1994;
avoir des effets positifs. Cependant, le mécanisme d’exposi-
tion lumineuse n’est pas complètement élucidé. D’autres
Maggi S, Langlois JA, Minicuci N, Grigoletto F, Pavan M, Foley DJ,
facteurs que l’inhibition de la secrétion de la mélatonine
Enzi G. Sleep complaints in community-dwelling older persons:
prevalence, associated factors, and reported causes. J Am Geriatr Soc1998;46:161–8. 5.3. Chronothérapie comportementale
Mallon L, Hetta J. A survey of sleep habits and sleeping difficulties inan elderly Swedish population. Ups J Med Sci 1997;102:185–97.
Chez 21 sujets âgés, sans troubles du sommeil, les effets
Van Someren EJ. Circadian and sleep disturbances in the elderly. ExpGerontol 2000;35:1229–37.
sur le sommeil de deux types d’approches comportementales
Van Someren EJ, Kessler A, Mirmiran M, Swaab DF. Indirect bright
ont été comparées : mesures d’hygiène de sommeil (éviction
light improves circadian rest-activity rhythm disturbances in
de l’alcool et des boissons contenant de la caféine, contrôle
demented patients. Biol Psychiatry 1997;41:955–63.
de la température de la chambre à coucher, suppression du
Gilot B, Onen SH, Jalenques I. Hypnotic prescription in Alzheimer’s
bruit ambiant, etc.) versus 30 min de restriction de lit le soir
disease patients. Int J Geriatric Psycopharmacology 1999;2:10–2.
mais suggestion d’une sieste diurne de 30 min. Les auteurs
Onen F, Bleyzac N, Maire P, Ogier J, Courpron P. Augmentation de la
avaient constaté une augmentation significative de l’effica-
consommation d’hypnotiques en gériatrie malgré le décret d’octobre1991. Rev Gériatr 1997;22(7):443–6.
cité du sommeil dans le groupe où ils avaient pratiqué la
[10] Hohagen F, Kappler C, Schramm E, Rink K, Weyerer S, Riemann D,
restriction de lit et la pratique de la sieste diurne de 30 min
Berger M. Prevalence of insomnia in elderly general practice attenders
and the current treatment modalities. Acta Psychiatr Scand 1994;90:
Dans le cadre d’une étude rétrospective des facteurs de
risque de la maladie d’Alzheimer au Japon, 337 patients
[11] Czeisler CA, Duffy JF, Shanahan TL, Brown EN, Mitchell JF, Rim-
présentant cliniquement une démence de type Alzheimer et
mer DW, Ronda JM, Silva EJ, Allan JS, Emens JS, Dijk DJ, Kro-nauer RE. Stability, precision, and near24 h period of the human
260 sujets témoins ainsi que leur entourage ont été interrogés
circadian pacemaker. Science 1999;284:2177–81.
sur les habitudes concernant les siestes diurnes La
[12] Claustrat B. Mélatonine et rythme veille–sommeil. In: Billiard M,
pratique habituelle de la sieste (au moins 3 siestes par se-
editor. Le sommeil normal et pathologique. Paris: Masson; 1998.
maine) d’une durée inférieure à 60 min par jour semble avoir
un effet protecteur contre le développement d’une maladie
[13] Ravid R, Swaab DF. The Netherlands brain bank- a clinico-
d’Alzheimer, plus particulièrement chez les sujets porteurs
pathological link in aging and dementia research. J Neural Transm1993;39:143–53 Suppl.
de l’allèle APOE e 4. En revanche, les siestes d’une durée
[14] Stopa EG, Volicer L, Kuo-Leblanc V, Harper D, Lathi D, Tate B,
supérieure à 60 min chez les porteurs de cet allèle auraient
Satlin A. Pathologic evaluation of the human suprachiasmatic nucle-
tendance à augmenter le risque de maladie d’Alzheimer.
usin severe dementia. J Neuropathol Exp Neurol 1999;58:29–39.
Au total, chez le sujet dément, les siestes diurnes d’envi-
[15] Kleitman N. Basic rest-activity cycle--22 years later. Sleep 1982;5:
ron 30 min et la réduction du temps passé au lit pourrait
améliorer la continuité du sommeil et accroître son efficacité.
[16] Webb WB, Campbell SS. Awakenings and the return to sleep in an
older population. Sleep 1980;3:41–6.
[17] Reynolds CF, Hoch CC, Buysse DJ, Monk TH, Houck PR, Kupfer DJ. 6. Conclusion
Symposium: Normal and abnormal REM sleep regulation: REM sleepin successful, usual, and pathological aging: the Pittsburgh experience1980–1993. J Sleep Res 1993;2:203–10.
D’une manière générale, les troubles du sommeil au cours
[18] Reynolds 3rd CF, Spiker DG, Hanin I, Kupfer DJ. Electroencephalo-
de la maladie d’Alzheimer doivent être considérés dans un
graphic sleep, aging, and psychopathology: new data and state of the
ensemble de modifications des rythmes biologiques en plus
art. Biol Psychiatry 1983;18:139–55.
des facteurs physiques et psychiatriques. Une prise en charge
[19] Dijk DJ, Duffy JF, Riel E, Shanahan TL, Czeisler CA. Ageing and the
thérapeutique associant des mesures d’hygiène du sommeil
circadian and homeostatic regulation of human sleep during forceddesynchrony of rest, melatonin and temperature rhythms. J Physiol-
et des traitements chronobiologiques visant à rétablir les
rythmes, permet d’améliorer le sommeil et l’activité diurne
[20] Nicolas A, Petit D, Rompre S, Montplaisir J. Sleep spindle character-
d’où découlent la qualité de vie de ces patients.
istics in healthy subjects of different age groups. Clin Neurophysiol2001;112:521–7.
[21] Evans BM, Richardson NE. Demonstration of a 365 periodicity
Références
between the spindles bursts in NREM sleep in man. J Sleep Res1995;4:196–7.
Foley DJ, Monjan AA, Brown SL, Simonsick EM, Wallace RB,
[22] Werth E, Achermann P, Dijk DI, Borbely AA. Spindle frequency
Blazer DG. Sleep complaints among elderly persons: an epidemio-
activity in the sleep EEG : Individual differences and topographic
logic study of three communities. Sleep 1995;18:425–32.
Buysse DJ, Reynolds CF, Monk TH, Hoch CC, Yeager AL, Kupfer DJ.
Quantification of subjective sleep quality in healthy elderly men and
[23] Uchida K, Okamoto N, Ohara K, Morita Y. Daily rhythm of serum
women using the Pittsburgh Sleep Quality Index (PSQI). Sleep 1991;
melatonin in patients with dementia of the degenerate type. Brain Res
F. Onen, S.-H. Onen / La revue de médecine interne 24 (2003) 165–171
[24] Mishima K, Tozawa T, Satoh K, Matsumoto Y, Hishikawa Y,
[39] Schredl M, Weber B, Leins M, Heuser I. Donepezil-induced REM
Okawa M. Melatonin secretion rhythm disorders in patients with
sleep augmentation enhances memory performance in elderly, healthy
senile dementia of Alzheimer’s type with disturbed sleep-waking.
persons. Exp Gerontol 2001;36:353–61.
[40] Schredl M, Weber B, Braus D, Heuser I. The effect of rivastigmine on
[25] Liu RY, Zhou JN, van Heerikhuize J, Hofman MA, Swaab DF.
sleep in elderly healthy subjects. Exp Gerontol 2000;35:243–9.
Decreased melatonin levels in postmortem cerebrospinal fluid in rela-
[41] McCarten JR, Kovera C, Maddox MK, Cleary JP. Triazolam in Alzhe-
tion to aging, Alzheimer’s disease, and apolipoprotein E-epsilon4/4
imer’s disease: pilot study on sleep and memory effect. Pharmacol
genotype. J Clin Endocrinol Metab 1999;84:323–7.
[26] Satlin A, Volicer L, Stopa EG, Harper D. Circadian locomotor activity
[42] King AC, Oman RF, Brassington GS, Bliwise DL, Haskell WL.
and core-body temperature rhythms in Alzheimer’s disease. Neuro-
Moderate-intensity exercise and self-rated quality of sleep in older
adults, A randomized controlled trial. JAMA 1997;277:32–7.
[27] Mishima K, Okawa M, Satoh K, Shimizu T, Hozumi S, Hishikawa Y.
[43] Naylor E, Penev PD, Orbeta L, Janssen I, Ortiz R, Colecchia EF, et al.
Different manifestations of circadian rhythms in senile dementia of
Daily social and physical activity increases slow-wave sleep and
Alzheimer’s type and multi-infarct dementia. Neurobiol Aging 1997;
daytime neuropsychological performance in elderly. Sleep 2000;23:
[28] Prinz PN, Larsen LH, Moe KE, Vitiello MV. EEG markers of early
[44] Sack RL, Lewy AJ, Blood ML, Stevenson J, Keith LD. Melatonin
Alzheimer’s disease in computer selected tonic REM sleep. Electro-
administration to blind people: phase advances and entrainment. J
encephalogr Clin Neurophysiol 1992;83:36–43.
[29] Loewenstein RJ, Weingartner H, Gillin JC, Kaye W, Ebert M, Men-
[45] Haimov I, Lavie P, Laudon M, Herer P, Vigder C, Zisapel N. Melato-
delson WB. Disturbances of sleep and cognitive functioning in
nin replacement therapy of elderly insomniacs. Sleep 1995;18:
patients with dementia. Neurobiol Aging 1982;3:371–7.
[46] Cohen-Mansfield J, Garfinkel D, Lipson S. Melatonin for treatment of
[30] Vitiello MV, Prinz PN. Alzheimer’s disease, Sleep and sleep/wake
sundowning in elderly persons with dementia: a preliminary study.
patterns. Clin Geriatr Med 1989;5:289–99.
Arch Gerontol Geriatr 2000;31:65–76.
[31] Montplaisir J, Petit D, Lorrain D, Gauthier S, Nielsen T. Sleep in
[47] Moga MM, Moore RY. Organization of neural inputs to the suprachi-
Alzheimer’s disease: further considerations on the role of brainstem
asmatic nucleus in the rat. J Comp Neurol 1997;389:508–34.
and forebrain cholinergic populations in sleep-wake mechanisms.
[48] Redlin U. Neural basis and biological function of masking by light in
mammals: suppression of melatonin and locomotor activity. Chrono-
[32] Prinz PN, Peskind ER, Vitaliano PP, Raskind MA, Eisdorfer C, Zem-
cuznikov N, Gerber CJ. Changes in the sleep and waking EEGs of
[49] Mishima K, Okawa M, Hishikawa Y, Hozumi S, Hori H, Takahashi K.
nondemented and demented elderly subjects. J Am Geriatr Soc 1982;
Morning bright light therapy for sleep and behavior disorders in
elderly patients with dementia. Acta Psychiatr Scand 1994;89:1–7.
[33] Spiegel R, Koberle S, Allen SR. Significance of slow wave sleep:
[50] Mishima K, Hishikawa Y, Okawa M. Randomized, dim light con-
considerations from a clinical viewpoint. Sleep 1986;9:66–79.
trolled, crossover test of morning bright light therapy for rest-activity
[34] Buysse DJ, Reynolds CF, Hoch C, Houck PR, Berman SR, Matzzie J,
rhythm disorders in patients with vascular dementia and dementia of
Kupfer DJ. Rapid eye movement sleep deprivation in elderly patients
Alzheimer’s type. Chronobiol Int 1998;15:647–54.
with concurre of depression and dementia. J Neuropsychiatry Clin
[51] Satlin A, Volicer L, Ross V, Herz L, Campbell S. Bright light treatment
of behavioral and sleep disturbances in patients with Alzheimer’s
[35] Smith C. Sleep states and memory processes. Behav Brain Res 1995;
disease. Am J Psychiatry 1992;149:1028–32.
[52] Hoch CC, Reynolds CF, Buysse DJ, Monk TH, Nowell P, Beg-
[36] Smith C, Lapp L. Increases in number of REMS and REM density in
ley AE, et al. Protecting sleep quality in later life: a pilot study of bed
humans following an intensive learning period. Sleep 1991;14:
restriction and sleep hygiene. J Gerontol B Psychol Sci Soc Sci
[37] Maquet P, Laureys S, Peigneux P, Fuchs S, Petiau C, Phillips C, et al.
[53] Asada T, Motonaga T, Yamagata Z, Uno M, Takahashi K. Associations
Experience-dependent changes in cerebral activation during human
between retrospectively recalled napping behavior and later develop-
REM sleep. Nat Neurosci 2000;3:831–6.
ment of Alzheimer’s disease: association with APOE genotypes.
[38] Mazzoni G, Gori S, Formicola G, Gneri C, Massetani R, Murri L,
Salzarulo P. Word recall correlates with sleep cycles in elderly sub-
[54] Onen SH, Onen F, Bailly D, Parquet P. Prévention et traitement des
dyssomnies par une hygiène du sommeil. Presse Méd 1994;23:485–9.
Nelson MACULAN Born in Londrina, Paraná, Brazil, on 19th March 1943. Brazilian nationality. Home address: Rua Almirante Tamandaré, 63 apt. 501, Rio de Janeiro, RJ 22210-060, Brazil. Phone: +55 21 2285-2825 Fax: +55 21 2556-2569 PERMANENT POSITIONS Full Professor of Optimization, Dept. of Systems Engineering and Computer Science, Graduate School of Engineering – COPPE, Federal Univers
This is Dr. Daniel Weiss from Your Diabetes Endocrine Nutrition Group. My topic today is grapefruit. Many of us enjoy eating this delicious treat or drinking its juice. But warnings abound about grapefruit. Your doctor or pharmacist may have cautioned you about grapefruit. And many popular magazines warn not to drink grapefruit juice if you take certain prescription drugs. Adding to the worry